Deux agréments pour Zemzemi, l’impunité pour Majidi et l’enfer pour Benseddik

Zemzemi, le prédicateur haut en couleurs et en sottises,  qui s’était fendu de déclarations et de fatwas, où l’indignité le disputait à la débilité,  s’est retrouvé de nouveau, sous les projecteurs, suite à la divulgation de la liste des agréments de transports,  où il se trouve en bonne place.

Le malaise suscité par cette liste est à la mesure de l’événement. Il dévoile l’ampleur de la politique des rentes mises en place par le régime pour acheter les consciences et corrompre les individus.

Certains n’auront pas manqué de faire le parallèle entre cette « sortie » et la parution du livre de Catherine Graciet et Eric Laurent, « Le roi prédateur », arguant que le but de l’exercice serait de détourner les regards des turpitudes du roi et de mettre en lumière la propension de tout ce que compte la société civile marocaine et ses élites, toutes tendances confondues,  à profiter du système de prédation mis en place par le makhzen.

D’autres n’y voient rien d’autre que la concrétisation des promesses du PJD,  pour une plus grande transparence dans les transactions qui mettent en scène l’Etat marocain.

Toujours est-il que le Cheikh, lui,  n’aura pas tergiversé longtemps, avant de s’en expliquer.

Dans une interview au site « point de vue », repris par le journal electronique « Lakome », celui-ci a qualifié la publication, par le gouvernement Benkirane de cette liste de démagogique et de contre-productive, avant d’ajouter qu’elle relevait d’une  provocation et d’une entorse au secret professionnel. Il s’est même permis de comparer l’initiative avec celle d’un  banquier qui enfreindrait le secret de fonction.

Il a reconnu avoir demandé, personnellement,  cet agrément après avoir été interdit de prêche et avoir quitté le parlement, aux élections du 25 novembre 2011, qu’il a perdues. L’argument perd toute crédibilité quand on sait que le prédicateur a introduit sa demande le 26 novembre, démontrant une surprenante réactivité à sa mésaventure electorale. Le but de la démarche, selon l’interessé qui déclare ne posséder aucun bien, par ailleurs, étant la recherche de moyens  de subsistance.

Pour rappel, le salaire mensuel d’un parlementaire est de trente-six mille (36.000) dirhams mensuels qui se transforment en salaire à vie de sept mille (7000)  dirhams, après le départ de ce dernier de l’hémicycle.

« C’est le roi qui donne les agréments. Cette publication pourrait l’indisposer. » a poursuivi Zemzemi,  avant de mener une charge en règle contre les ministres du PJD, dont il a dit qu’ils jouaient sur les sentiments des populations, lorsqu’ils prétendent continuer de prier dans les mêmes mosquées, s’approvisionner chez les mêmes épiciers et refuser d’habiter les demeures proposées par l’Etat marocain, au lieu de se consacrer aux véritables  problématiques du pays.

Un peu plus loin, le Cheikh, s’est mis à « balancer », rappelant, au passage,  que ces agréments  ne rapportent que des revenus modestes,  au regard de ce que rapportent les licences de pêche hauturières, les monopoles d’importation  de produits étrangers ou encore les places de hangars dans les ports.

Poursuivant ses explications, Zemzemi a prétendu n’avoir pas encore mis en exploitation l’agrément, compte tenu des modalités administratives auxquelles il doit se plier.

Etrange coïncidence tout de même, que tait le prédicateur : peu avant  de devenir l’attributaire de ces autorisations, ce dernier avait mené une attaque en règle, sous forme d’article de presse, le 30 juillet 2011 , contre le centralien, Ahmed Benseddik,  après que celui-ci ait déclaré, publiquement retirer son allégeance au roi,  le 26 juillet 2011, accusant celui-ci d’avoir fait de son palais, un abri pour les corrompus. Benseddik visait spécialement Majidi et Kettani, tous deux accusés de l’avoir spolié de son projet des 1200 ans de la ville de Fes, après qu’on l’ait évincé de son poste de Directeur Général de la station thermale de Moulay Yaacoub, pour avoir dénoncé l’état de dégradation générale des bâtiments..

Un article donc,  à deux cent deux mots (202) qui pourrait bien rapporter à Zemzemi deux cent deux millions de centimes. Ce qui me fait, inévitablement penser que s’attaquer à notre ingénieur et se compromettre avec le dictateur, rapporte plus gros,  qu’un métier honnête : un million de centimes le mot !

Après tout,  l’infamie et la lâcheté ont aussi un prix !

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