Mélenchon ou quand tout est perdu fors les législatives

Le titre de Libération en dit long, ce lundi 11 avril sur la déroute du peuple de gauche. A se demander si son cœur bat et s’il vit encore. Mélenchon en est apparu tantôt rageur, tantôt au bord des larmes à la tribune, mais toujours armé de ses envolées lyriques. C’est que l’homme est conscient qu’à 70 ans passés, il vient de signer son « dernier coup » à la présidentielle……..A moins que !

Petite consolation, avec 21.95%, il est désormais la seule figure de proue à gauche. Si la lutte pour la présidentielle est définitivement perdue, il n’en demeure pas moins que le système politique français a prévu une revanche avec les prochaines législatives de juin 2022. Elles pourraient bien se conclure par une cohabitation. Une crainte qui semble inspirer à Emmanuel Macron son appel à fonder « un grand mouvement politique d’unité et d’action ». Intelligent, le président français ambitionnerait de rassembler autour de lui tous les républicains qui le voudraient bien, histoire de vider la gauche de ce qui lui reste d’insoumis.

L’autre consolation tant pour Mélenchon que pour les verts et les socialistes, tous deux réduits à la portion congrue, cette consigne sans appel de ne pas donner sa voix à Marine Le Pen, ragaillardie mais consciente d’avoir échappé d’un cheveu à son poursuivant avec un score de 23.15%. Même renforcée par les reports des voix, la candidate n’engrangerait, selon les sondages, que 46 à 49 % au second tour.

Si Mélenchon a cartonné dans les grandes villes à près de 40%, à Montpellier et Lille et à plus de 30% à Strasbourg, Nantes, Marseille et Toulouse, il n’en demeure pas moins qu’il lui a manqué ces quelques milliers de voix qui auraient fait la différence, comme celles de la Seine-Saint-Denis ou encore de l’Oise, dans ces quartiers populaires qu’on dit perdus pour la République. L’abstention y a été d’environ 30%.  Sans doute Jean-Luc Mélenchon n’a-t-il pas su parler aux désespérés. Sans doute ses équipiers n’ont-ils fait que survoler le débat auprès de tant de ces jeunes victimes de la déscolarisation, du communautarisme, de l’exclusion, du racisme  et du chômage. Il a manqué du labour dans ces banlieues-là et les appels des Imams à la communauté musulmane n’y auront rien fait !

Il faut tout de même reconnaître que l’homme ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Ses coups de colère homériques sont dans toutes les mémoires. Contre un simple citoyen quémandant un selfie par exemple ou contre le policier venu perquisitionner le siège de La France Insoumise ou encore envers Yannick Landurain, policier à la BAC ou son étrange débat tendu avec Philippe Corbé,  chef du service politique de BFMTV. Enfin tout le monde garde en mémoire son célèbre « Je compte vous hacher menu ! » lancé à Eric Zemmour en préambule du débat télévisé qui allait réunir les deux candidats.

L’écran éteint, Mélenchon aura probablement conçu de tous ces emportements, des  regrets sincères. Il les a exprimés. Quelques fois. Pour les tempérer aussitôt de son sarcasme, comme en  septembre 2019, face au tribunal de Bobigny où il comparaissait pour « rébellion et acte d’intimidation » retenus contre lui et cinq de ses proches par la justice après la perquisition au siège de son parti :

« Je regrette d’avoir perturbé les policiers par le niveau de mes décibels……….. Je sais ce que sont des hommes épuisés.«   

N’importe quel politologue vous le dira, les regrets n’effacent jamais l’impression ou  la vision qu’on donne de sa fragilité émotionnelle parce qu’elle est incompatible avec la chose politique.

Rendez-vous en juin puisque tout est perdu fors les législatives

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