Le Boulevard Mohamed V sacralisé par le maire de Rabat

Passe d’arme épistolaire entre Mohamed Yacoubi, wali de la région Rabat-Salé-Kénitra et le maire de Rabat,  du  Parti de la Justice et du Développement, Mohamed Seddiqi, à propos de la réalisation de deux nouveaux parkings à l’Avenue Mohammed V. Le Wali avait saisi l’ élu, lui demandant d’inclure à l’ordre du jour, de la session extraordinaire du conseil communal,  l’examen du projet en question. Rompu aux obséquiosités coutumières à son parti, le maire s’était fendu d’une saillie confinant au burlesque :

La proposition de réaliser deux parkings souterrains au Boulevard Mohammed V soulève une remarque, en raison de la charge symbolique de cette avenue, ce qui  nécessite une approbation préalable pour ce type de projet, de la part du cabinet royal ».

Mohamed Seddiqi venait de décréter la sacralité du boulevard en question, avant d’ajouter : « Cette zone est bien lotie avec 5 parkings souterrains et un autre en chantier ».

Il n’en fallait pas plus pour déclencher la réponse cinglante du Wali qui, en plus de rappeler au Maire de se focaliser sur ses compétences. Il écrit :  

« …………..malgré le fait  que vous soyez Président du Conseil communal, vous avez en matière juridique des lacunes flagrantes ………Les exigences  nécessitent l’ajout de parkings souterrains, compte tenu de la présence de nombreuses administrations et institutions……..Ces parkings préserveront l’élégance et la beauté des principales rues de la capitale tout en apportant des avantages à la collectivité en développant ses ressources financières et en améliorant les services publics de la commune »a répliqué le wali dans son recadrage.

Ce n’est pas la première fois que la mairie et la Wilaya en viennent à un affrontement à fleurets à peine mouchetés. L’inimitié ne date pas d’hier. En juillet 2016, le maire avait accusé Abdelouafi Leftit, prédécesseur d’El Yacoubi à la Wilaya,   d’avoir bénéficié d’un prix préférentiel pour l’achat d’une parcelle de terrain de 3 755 m2, appartenant au domaine privé de l’Etat.

On se souvient également du recadrage de Mohamed Yacoubi, à propos du  budget communal de 2021. D’un montant  de 850 millions de Dirhams, ce dernier avait bondi de 22%,  à 1,100 milliard, malgré la mise en garde des autorités de tutelle qui avaient exigé une rationalisation des dépenses de la part des collectivités, sous peine de refus du visa du ministère de l’Intérieur.  Visiblement la baisse d’un quart des recettes municipales en raison de la crise du Coronavirus et des mesures prises par le gouvernement, ne semblaient pas avoir convaincu Mohamed Seddiqi de réduire la voilure, suscitant l’ire de l’intérieur.  Au mois de novembre, le wali de Rabat-Salé-Kenitra avait adressé une correspondance au maire lui signifiant les irrégularités ayant entaché le projet du budget de la mairie.

On ne compte plus les attitudes indignes du PJD et les déclarations ridicules et intempestives de ses élus, pas plus que  leurs  fanfaronnades et leur vantardise à la moindre de leur initiative. Comme cette cérémonie dédiée à la distribution des cartes professionnelles aux employés municipaux. Au micro du site 360°, le maire expliquait,  triomphant :

-«  C’est une première. Il n’y a jamais eu de cartes professionnelles pour la commune de Rabat. C’est une reconnaissance pour l’employé qui pourra la montrer à ses enfants et leur expliquer où il travaille…………….une satisfaction personnelle  » croyait devoir ajouter en français, Mohamed Seddiqi.

On croit rêver. Voilà l’octroi des cartes professionnelles élevé au rang d’acte d’héroïsme du PJD.

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